En 2023, le taux d’inoccupation est en baisse pour la troisième année d’affilée. Cette année, la baisse est même nettement plus marquée que les deux années précédentes, avec près d’un pour cent de diminution supplémentaire. Le nombre d’immeubles inoccupés est passé de 11,3 % début 2023 à 10,4 % à la fin de l’année. Les taux d’inoccupation dans les mètres commerciaux ont également diminué, passant de 9,2 % à 8,4 % l’an dernier.
Forte baisse du nombre d’immeubles commerciaux
La forte diminution de l’inoccupation n’est pas due au fait que davantage de détaillants ont ouvert des magasins. Au contraire, les entrepreneurs actifs sont beaucoup moins nombreux, le nombre d’immeubles commerciaux ayant même diminué de plus de 3.000 unités l’an dernier. Et c’est là que réside la raison de la baisse des taux d’inoccupation : au cours de l’année écoulée, 3.000 biens immobiliers ont globalement changé de fonction. Il ne s’agit donc plus d’immeubles commerciaux, mais de logements, de bureaux ou d’autres fonctions. Dès lors, le nombre de biens vacants a diminué de près de 2.500 unités, réduisant ainsi le taux d’inoccupation.
Le nombre d’immeubles de retail a diminué de plus de 1.500 unités l’année dernière, soit une baisse de plus de 2 %. La baisse la plus forte dans ce secteur est observée dans les magasins de gros et petits appareils électroménagers (-7%) et les marchands de chaussures et d’articles de maroquinerie (-4%).
Baisse de l’inoccupation dans toutes les régions, mais l’écart se creuse entre celles-ci
Jusqu’à il y a trois ans, les taux d’inoccupation en Belgique étaient en constante augmentation. Entre 2008 et 2021, c’est en Wallonie et à Bruxelles que les taux d’inoccupation ont le plus augmenté. En Flandre, la tendance de l’inoccupation était légèrement moins défavorable. Fait remarquable, c’est en 2023 que l’on observe à nouveau l’évolution la plus favorable. Les taux d’inoccupation diminuent le plus en Flandre (de 10,6% à 9,6%), et le moins en région bruxelloise (de 11,4% à 10,7%). Les différences entre les régions n’ont donc fait que s’accentuer l’année dernière.
Les 30 plus grandes localités
Si l’on considère les 30 plus grandes localités de Belgique, presque toutes enregistrent une baisse des taux d’inoccupation. Verviers et Seraing ont connu la plus forte baisse. Là, après les inondations de l’été 2021, les conséquences étaient encore visibles début 2023. Dans le même temps, nous y observons les premiers signes de reprise, ce qui se traduit par une forte baisse des taux d’inoccupation. Outre ces deux localités, les plus fortes diminutions se notent respectivement à Jette, Alost et Gand. En revanche, Anderlecht, Hasselt et Charleroi ont encore connu une hausse des taux d’inoccupation l’année dernière.
La transformation est la clé de la lutte contre l’inoccupation
L’augmentation des taux d’inoccupation des magasins n’est pas un problème exclusivement belge. L’essor du commerce électronique a considérablement réduit le besoin de magasins physiques et rien n’indique que cela va changer. Par conséquent, nous avons assisté à une diminution constante du nombre d’immeubles commerciaux au cours des dernières années et cette diminution se poursuivra pendant un certain temps. Dans de nombreux cas, les immeubles commerciaux vacants ne seront donc plus occupés par un commerçant, mais il faudra leur trouver une autre fonction. Il peut s’agir d’une habitation, d’un bureau ou de cabinets médicaux.
Jusqu’à la dernière décennie, cette transformation a été très limitée dans les villes belges. Ces dernières années, cependant, il semble que l’on prenne de plus en plus conscience du fait que tous les biens commerciaux vacants ne sont pas rentables et qu’il est donc nécessaire de les transformer. Dans l’ensemble, il s’agit d’une évolution positive pour le taux d’inoccupation dans les centres-villes belges.