À partir du 11 mai, tous les détaillants en Belgique pourront à nouveau ouvrir leurs portes, une semaine plus tard, les professions de contact seront probablement autorisées à redémarrer et en juin, espérons-le, les cafés et restaurants pourrons à nouveau progressivement accueillir leurs clients.
La distanciation sociale d’1,5 mètre posera-t-elle des problèmes ?
A l’occasion de la première journée de réouverture du 11 mai, les rues étaient déjà considérablement plus animées que les semaines précédentes, mais le nombre de passants d’avant le confinement est loin d’être atteint.
Hier, dans un nombre limité d’endroits, des files se sont formées pour pouvoir entrer dans les magasins. Nous nous attendons néanmoins à ce que la réouverture des magasins en Belgique se fera calmement et progressivement.
Cela signifie que les rues commerçantes belges vont graduellement redevenir plus animées. Durant le confinement, moins de 10 % du nombre normal de passants fréquente ces rues, mais à présent que les magasins ont à nouveau ouvert leur porte, ce chiffre augmentera progressivement. Nous ne sommes pas sans savoir que cela pourrait causer des problèmes parce que trop de gens seront trop proches les uns des autres dans les rues commerçantes belges. Une crainte fondée, mais à quel point ce danger est-il réel? Si nous faisons à nouveau nos emplettes tous ensemble, la distanciation sociale d’un mètre et demi sera-t-elle possible à maintenir ?
Notre connaissance de la fréquentation des rues commerçantes nous a permis d’étudier cette question et la bonne nouvelle est que la distanciation sociale d’un mètre et demi ne devrait pas causer beaucoup de problèmes dans les rues commerçantes.
Comment sommes-nous arrivés à cette conclusion ?
La première question que nous nous sommes posée était de savoir combien de personnes peuvent être accueillies dans une rue commerçante si tout le monde s’en tient au mètre et demi ? La réponse à cette question, nous l’avons trouvée dans une publication du cabinet de conseil en mobilité Goudappel Coffeng. Dans cette publication, ils déclarent que la capacité d’accueil des piétons, en respectant la distanciation d’un mètre et demi, est réduite à 15 voire 20% de la capacité maximale théorique. Dans ce blog, nous allons cependant comparer la capacité en fonction d’une distanciation sociale d’un mètre et demi avec celle qui était utilisée dans la pratique (avant le corona).
Selon le modèle de trafic de Goudappel Coffeng, il semblerait que par mètre de largeur de rue, un maximum de 3.000 passants peut passer par heure. La largeur de la Rue Neuve à Bruxelles est d’environ 11 mètres, ce qui signifie qu’un maximum d’environ 30.000 passants par heure peut y passer. Ce nombre est tout au plus atteint une fois l’an lors d’une journée particulière autour de Noël, mais certainement pas les jours normaux.
Si chacun garde une distance d’un mètre et demi, la capacité maximale diminue fortement et seuls 15 à 20 % reste de cette capacité. Cela représente 500 à 550 passants par mètre de largeur de rue et par heure. Pour des raisons de sécurité, nous continuerons à utiliser 500 passants par heure, par mètre de largeur de rue. Afin d’identifier les endroits où des problèmes pourraient toutefois survenir, nous avons déterminé la largeur des rues les plus fréquentées de Belgique. C’est ainsi que la Rue Neuve fait 11 mètres de large, le Meir à Anvers 20 mètres de large et la Vinâve d’Ile à Liège 14 mètres de large.
Dès lors que l’on connait la largeur des rues commerçantes belges, on peut calculer la capacité horaire pour chaque rue lorsque le mètre et demi de distance est respecté. Pour la Rue Neuve par exemple, il s’agit de 5 500 passants par heure (11 mètres de large x 500 passants par mètre de largeur par heure).
A présent que nous connaissons la capacité, la question suivante est de savoir où et quand cette capacité peut être dépassée, entraînant l’impossibilité de garder une distance d’un mètre et demi les uns par rapport aux autres. Pour le déterminer, nous avons recherché le nombre de passants à l’heure la plus chargée dans nos comptages de toutes ces rues et nous les avons comparés à la capacité maximale.
Cette comparaison nous a permis de constater que des problèmes peuvent surgir :
- Dans 8 des plus de 25 zones commerciales étudiées et dans 11 rues ;
- Dans une partie très limitée de ces zones commerciales (le segment A1) ;
- Pendant une partie très limitée de la semaine, toujours uniquement le samedi.
Les 11 goulets d’étranglement en Belgique sont alors :
Bien sûr, il s’agit de comptages pré-corona. Nous ne nous attendons pas à ce que, lorsque les mesures de confinement seront assouplies, tout le monde revienne immédiatement à la normale. Aux Pays-Bas, où tous les commerces de détail étaient à nouveau ouverts, nous n’avons compté que 40% du nombre normal de passants dans les principales rues commerçantes le 7 mai. Les rues commerçantes resteront à coup sûr assez calmes, certainement tant que la restauration n’aura pas rouvert ses portes. De plus, nous entrons dans la période estivale, qui est toujours un peu plus calme. S’ajoute à cela le fait que les touristes étrangers ne se rendront pas en Belgique pour le moment.
La bonne nouvelle est donc que les problèmes seront limités et faciles à contrôler et à maintenir. Les communes, les associations de détaillants et les directeurs de centres devront réfléchir soigneusement à la manière dont ils surveilleront et appliqueront les dispositions aux endroits et aux moments critiques. Nous nous faisons un plaisir de vous aider avec des idées et des questions à ce sujet.