Les consommateurs se contredisent régulièrement. Une critique souvent entendue est que l’on retrouve les mêmes magasins partout. Mais si nous demandons, au cours d’enquêtes auprès de visiteurs, ce qui fait défaut, on nomme justement, en général, les formules connues. Il m’a semblé intéressant d’examiner un instant tout le mal que l’on pense de la filialisation. Est-il exact qu’il y a de plus en plus de formules de commerce de détail dans le paysage urbain ? Ou les choses vont-elles mieux que ce à quoi on peut s’attendre ?
La filialisation continue de progresser. Mais vers 2012, nous voyons un retournement de tendance. Avant cette époque, il était question d’une augmentation d’environ 1 point de pourcentage par an. A partir de 2012, ce chiffre a été divisé par 2, à savoir 0,5 ou 0,6 % par an.
Le graphique ci-dessus reproduit la situation au 1er janvier de l’année concernée. Actuellement, le degré de filialisation en Belgique est de 23,6 %. Donc 19.846 des 82.476 points de vente font partie d’une formule de magasin.
Au total, nous voyons, au sein du commerce de détail belge, non moins de 1.035 formules différentes [1]. Mais le rapport entreprises à succursales multiples-indépendants varie fortement d’une branche à l’autre.
Les branches les plus/les moins filialisées
Locatus fait une différence dans 137 branches de commerce de détail allant du supermarché aux vêtements de 2ème main. Parmi ces branches, non moins de 33 sont constituées uniquement d’indépendants, donc ceux-ci n’ont pas une seule entreprise à succursales multiples. On peut imaginer ici des branches comme les bazars, les magasins de fourrures, les boutiques de souvenirs, la mode cuir, les antiquités, les articles de pêche, les sports nautiques, la numismatique/les timbres-poste ou les bandes dessinées.
Il existe également des branches où les indépendants sont justement fortement sous-représentés ou presque inexistants. Si nous faisons un top 10 des branches les plus filialisées dans le commerce de détail, la première place est occupée par les grands magasins de mode (notamment E5 mode, H&M) avec 91,1 % des points de vente.
Top 10 des branches filialisées (nombre de points de vente) :
1 | Grand magasin de mode | 91,1 % |
2 | Supermarché textile | 89,5 % |
3 | Supermarché | 89,0 % |
4 | Droguerie | 86,4 % |
5 | Grand magasin | 84,2 % |
6 | Grand magasin d’ameublement | 81,1 % |
7 | Appareils auditifs | 80,1 % |
8 | Marché de la construction | 79,0 % |
9 | Télécoms | 65,5 % |
10 | Parfumerie | 62,0 % |
N’y a-t-il seulement que 23,2 % des magasins à faire partie d’une chaîne de magasins ? Ceci ne concorde peut-être pas avec l’image que vous avez devant les yeux. Ce n’est pas tellement étonnant. Car si nous examinons les espaces de vente, le degré de filialisation représente plus du double. Les magasins plus grands sont souvent précisément les magasins à succursales multiples. Près de 52 % des espaces de vente dans le commerce de détail sont ceux d’une entreprise à succursales multiples et ce pourcentage augmente encore.
Tout comme pour le nombre de points de vente, nous voyons aussi, pour le nombre d’espaces de vente, un renversement de tendance en 2012. Si avant 2012, l’augmentation annuelle est d’environ 2 points de pourcentage, vers cette époque, ce chiffre a été divisé par 2 à environ 1 point de pourcentage.
Le top 10 des branches filialisées, sur la base des espaces de vente, diffère quelque peu du top 10 sur la base du nombre de points de vente. Le marché de la construction, la parfumerie et les télécoms sont tombés juste en dehors du top 10 et l’électroménager (notamment BCC, Media Markt) les a remplacés.
Top 10 des branches filialisées (surface au sol de vente du magasin) :
1 | Supermarché | 95,7 % |
2 | Droguerie | 94,8 % |
3 | Supermarché textile | 90,5 % |
4 | Grand magasin de mode | 89,1 % |
5 | Appareils auditifs | 83,7 % |
6 | Pièces de matériel électroménager | 83,0 % |
7 | Magasin de sport | 80,5 % |
8 | Travaux manuels | 80,4 % |
9 | Electroménager | 79,6 % |
10 | Grand magasin | 79,2 % |
Comme je l’ai indiqué, j’ai examiné de près, dans mon blog précédent, la filialisation aux Pays-Bas. Le degré de filialisation y est nettement plus élevé qu’en Belgique. Toutefois, nous voyons que cette différence s’atténue au cours des années. C’est ainsi qu’en 2008, la filialisation, en nombre de points de vente en Belgique, représentait la moitié de ce qu’elle était aux Pays-Bas. Actuellement, le rapport est plutôt de 2:3.
Vous pourrez en apprendre plus sur la filialisation dans :
Top 10 des branches avec le degré de filialisation le plus élevé (Pays-Bas)
Quel est le caractère international du retail dans les grands centres-villes européens ?
[1] Locatus enregistre une chaîne de magasins comme formule si celle-ci compte plus de 7 filiales